Danses urbaines

Atelier Street jazz hip-hop pour les jeunes

Kriss Firmin accueille tous les jeunes qui veulent découvrir Hip Hop, Street dance, etc...


Le mercredi de 15h45 à 17h au Conservatoire du Vexin - espace Nelson Mandela - rue Octave Toussaint à Magny-en-Vexin


N'hésitez pas à contacter le secrétariat pour plus d'informations au 01 30 39 20 65


Tout nouvel élève a droit à 2 cours d'essai avant de valider son inscription définitive... alors, osez pousser la porte !!!

Un certificat médical est nécessaire pour toute inscription en danse.

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Histoire du Hip-hop

Depuis sa création au début des années 70, dans le Bronx, le Hip Hop s'est rependu à l'échelle mondiale, dans tous les pays et toutes les cultures. Ce mouvement planétaire unique en son genre a, en l'espace de 30 ans, révolutionné toutes les formes artistiques (musique, peinture, danse, littérature...) et les sociétés au sein desquelles la culture Hip-Hop s'exprime.
C'est l'occasion, à l'heure où le rap représente un marché économique énorme pour différents types d'industries, de revenir sur les fondations de cette culture, ses origines, et l'intention qui a animé ses créateurs.

Définition

C’est dans le milieu des années 70, dans le South Bronx que le mouvement Hip-Hop va apparaître. En plein cœur du ghetto, de la drogue, du crime et de toutes les formes de violences, ce mouvement sera le point de rencontre, de diverses cultures et expressions artistiques. De manière générale on divise le Hip Hop en quatre principales disciplines : la danse, le graffiti, le DJ’ing, et le MC’ing (rap).

Chacune de ces disciplines fait partie intégrante de la culture Hip Hop, toutes puisent leur source dans l’histoire de la société et de la culture américaine.

Le Hip Hop est donc un mouvement culturel du fait qu’il englobe une multitude d’aspect et d’expressions artistiques, différentes mais complémentaires. Dans un premier temps, le Hip Hop a été la culture autour de laquelle les communautés afro-américaine et portoricaine se sont regroupées. Néanmoins, initialement les communautés noires et hispaniques étaient séparées par une barrière culturelle que le Hip Hop a abattue. Ces 2 communautés vivant l’une à côté de l’autre, vont poser les fondements de la culture Hip Hop.
Comme dans toute définition, il convient de trouver l’origine étymologique du terme "Hip Hop". En l'occurrence il y en a plusieurs, c’est d’ailleurs sans doute parce qu'il a plusieurs significations et qu’il évoque plusieurs idées que le terme Hip Hop a été retenu pour décrire ce mouvement qui se créait dans les armées 70. Tout d’abord, la musique Hip Hop se place dans la continuité des musiques inventées par les Afro-américains. Le Hip Hop par son appellation est aussi en rapport avec la danse, la sonorité des mots "Hip" "Hop" évoque la danse et les figures que réalisaient les breakers du Bronx. "Hip" signifie "à la mode" et c'est aussi un mot d’argot synonyme d’intelligence dans la nuance de débrouillardise, "Hop" c’est bien sur l’onomatopée
d’un saut...
C’est donc dans ce ghetto du Bronx que va se situer le cadre de développement du Hip Hop, c’est dans ce ghetto qu’ont vécu ceux qui l’ont fait naître, et c’est dans ce ghetto que les communautés noires et hispaniques allaient se rencontrer, se fédérer
autour de la musique et surtout de la danse.

Le Hip-hop : une culture de Danse

La danse Hip Hop tient bien sûr son origine de l'Afrique, continent duquel plusieurs dizaines de millions d'hommes et femmes noires seront capturées et transportées sur les terres d'Amérique comme esclaves afin de servir les blancs qui voulaient faire de ce nouveau continent "une terre promise".

Pendant toutes ces années passées comme esclaves, alors que les blancs, et les papes, s'interrogeaient sur la présence d'une âme chez les noires, ces mêmes noires tentaient de rendre moins pénible leur situation par une réminiscence artistique africaine enfouit au plus profond d'eux-mêmes. La danse, élément important de la culture traditionnelle et de la société africaine, va donc être essentielle pour les noires d'Amérique. Ailleurs qu'aux USA, au Brésil, la danse africaine va se transformer en technique de combat, afin de lutter contre les esclavagistes. Mêlé aux rythmes brésiliens ce style de danse/combat s'appelle la capoeira.

La danse Hip Hop va donc s'inscrire dans cette continuité, au fur et à mesure que la forme musicale de la musique noire va évoluer. James Brown sera sur scène l'un des monstres sacrés de la danse, les pas novateurs qu'il exécutait allaient être une énorme source d'inspiration pour les jeunes danseurs de New York.
Mais à cette culture musicale afro-américaine, va se greffer l'apport des portoricains du Bronx, qui, fans de disco allaient venir se mêler aux noirs sur les pistes
de danse.


La danse Hip Hop se compose de plusieurs spécialités :

  • Le break dance qui tient en grande partie son origine de la capoeira, est constitué de techniques et de mouvements effectués au sol de manière très acrobatique. Cette forme de danse est née à New York.

  • L'Electric Boogie, lui est une danse qui vient de la côte Ouest des Etats-Unis dansée sur les formes de Funk de cette côte. Elle est constituée de différentes techniques bien spécifiques, comme le popin' ou le lockin'. Le mime Marcel Marceau, figure populaire en France fut une des principales inspirations pour ce style de danse, sa renommée était mondiale et ses shows diffusés à la télé américaine. Rapidement les danseurs se trouvent être des vedettes dans leurs quartiers ; hors, c'est au début des années 70 que New York va connaître ses plus graves problèmes de gang ; la criminalité est en constante hausse, mais le Hip Hop et la danse représentent, pour les jeunes, une alternative aux gangs. L'un des principes fondamentaux du Hip Hop et donc de la danse, c'est la compétition. Les danseurs des différents quartiers s'affrontent sur les pistes plutôt que dans la rue, ce qui n'empêchera pas certain défit de break de se finir avec les poings. Ces jeunes danseurs, adolescents, restent avant tout des jeunes du ghetto, mais ils canalisent leur rage dans la danse qui deviendra pour eux non seulement leur passion première mais aussi par la suite, une alternative à la vie dans la rue et à la misère.

Les DJ : pionniers de la culture hip-hop

S’il n’y avait pas eu de DJ, il n’y aurait jamais eu de Hip Hop. Ceux qui passent comme les 3 fondateurs du Hip Hop en tant que forme musicale sont 3 Dj, en l’occurrence Kool Here, Afrika Bambaataa et Grandmaster Flash. Kool Here est d’origine jamaïcaine, adolescent, il quitte Kingston pour aller vivre à New York dans le Bronx. Après avoir graffité son nom sur les murs de la ville, il se tourne vers le Dj’ing et va avoir la géniale idée de transposer le concept des "Sound system" jamaïcains de son enfance à la réalité du Bronx. 11 organise alors les premières "Block Party", dans lesquelles il passe les disques de Soul et de Funk qu’il affectionne. Kool Here allait créer les bases techniques de mixes pratiqués encore aujourd’hui. En jouant le même disque sur les deux platines, il était capable de rejouer plusieurs fois d’affiler les parties du morceau qu’il appréciait, et notamment les breaks.

C’est en voyant Kool Here aux platines qu’Afrika Bambaataa allait lui aussi trouver sa voie. Bambaataa, vient lui aussi du Bronx. Au début des années 70, il faisait partie d’un gang de New York nommé les Black Spades. Tout en continuant ses études, Bambaataa arpente les rues de la ville avec son gang jusqu’au jour où son ami Soulski est assassiné. Bambaataa se pose alors en réflexion sur sa vie et sur la situation des afro-américains au sein de la société blanche américaine qui non contents de les avoirs exploités pendant des siècles en tant qu’esclaves, les maintient dans la pauvreté, l’ignorance et l’oppression engendrées par la haine et le racisme. Influencé par les leaders des mouvements des droits civiques, comme Malcolm X et Martin Luther King, il décide alors de changer d’état d’esprit, en tant que jeune du ghetto, et de transfonner toutes les énergies négatives qui gravitent dans son environnement en énergies positives, par l’intermédiaire de l’expression artistique et de la culture Hip Hop.
Le 14 novembre 1973. Afrika Bambaatta crée la Universal Zulu Nation 11 transforme son ancien gang en un groupe actif de la culture Hip Hop et devient Dj.

Le rap : une culture linguistique du Ghetto

On l’a vue Kool Here avait avec lui ses amis qui rappaient sur les parties instrumentales des disques qu’il jouait. Ces gars sortaient des rimes souvent improvisées ou des expressions déjà bien rodées, qui permettaient d’entraîner les danseurs dans leur show et d’accompagner le DJ, ils faisaient souvent aussi des dédicaces à leurs potes présents dans la salle où se tenait la soirée... Ce genre d’activité au micro allait donner le surnom de MC à ceux qui l’exerçait, MC : Master of Ceremony. Mais déjà ce type d’exercice linguistique était connu sous le nom de "Rap". "Rap" en anglais c’est un petit coup sec qui fait du bruit, c’est aussi le fait de communiquer un message au moyen de coups Musicalement le rap s’inscrit dans la continuité du funk et de la soul. Des sonorités rares, connues seul des passionnés, retrouvent une seconde jeunesse grâce au rap.

Le rap et ses origines jamaïcaines

Les jeunes Hip Hoppers grandissaient bien sûr dans cette atmosphère de soul et de funk, les DJ jouaient les morceaux de James Brown, de Millie Jackson et le rap, plus facile d’accès que le chant plus proche de la réalité du ghetto allait devenir le moyen d’expression d’une partie des jeunes.
Le reggae avait lui aussi ce même particularisme : aux chanteurs classiques de reggae étaient associés des Dee Jays, qui parlaient sur les versions instrumentales des riddims populaire en Jamaïque. Ces Dee Jay étaient aussi les animateurs des Sounds. C’est donc également cette culture du sound system typiquement jamaïcain qui allait avec Kool Here mêler à la Soul, puis aux Break Beat, le rap allait s’approcher de la forme qu’on lui connaît actuellement.

Le Graffiti : le Hip Hop prend possession des murs

Le graffiti n’est pas une culture crée par le Hip Hop, le graffiti existait antérieurement mais, étant comme le rap et le break danse, une forme artistique détournée, une culture alternative, il allait tout naturellement se fondre au mouvement Hip Hop. Quand les graffeurs noirs et portoricains découvrent le Hip Hop, ils accrochent tout de suite et sentent le potentiel que leur offre cette nouvelle culture. Le graffiti et le Tag sont les éléments graphiques du Hip Hop, dominés par le même esprit de compétition, de dépassement de soi même, et de détournement culturel, que le rap et la danse.

Le graffiti, si réduit au simple fait d'écrire sur un mur existe depuis des millénaires, mais dans la deuxième partie du 20e siècle les gangs de New York allaient utiliser ce code pour marquer leur territoire. De la même manière les murs étaient un support d'expression pour les militants politiques.
Graphiquement il existe plusieurs types de graff, différents types de lettrage, différents types d’effet et différents types de supports, les murs furent bien sûr les premiers à être recouverts, mais le support le plus prisé fut le métro de New York, qui d’un bout à l’autre de la ville exposait les œuvres des gaffeurs qui les avait recouvert. Si le graffiti allait marquer le mental des New Yorkais, qui tous les jours prenant le métro, voyaient ces rames entièrement graffitées, il allait aussi marquer le reste du globe de par la diffusion sur toute la planète via les médias de ces photos de New York, recouvert de graffiti.

Années 80, le rap se grave sur cire noire

Avec le carton mondial du rap, les maisons de disques s’intéressent au rap et signent les rappeurs. Le rap commence donc à gagner une reconnaissance officielle du marché du disque. Le Hip Hop sort du microcosme du Bronx, la danse se popularise, des rappeurs émergent de tous les quartiers de New York, et une nouvelle histoire du Hip Hop est en marche. Le groupe Run DMC, de Manhattan, sort "Suckers MC's" et va révolutionner l’image du rappeur, en adoptant le style vestimentaire Adidas.
Depuis le Bronx originel, le Hip Hop s’est étendu aux autres quartiers de New York, puis à tous les Etats-Unis, puis rapidement à d’autre partie du monde, pour finalement devenir aux USA un marché à part entière, que convoite les gros industriels, avec ses stars, ses potins, ses chefs d’entreprise...

Le hip-hop et la France

La France et son passé musical pas très brillant, composé généralement de douteux chanteurs de Rock qui reprenaient les tubes américains, partait avec un sacré handicap en matière de musique. Malgré quelques brillants auteurs, compositeurs et interprètes, la France "franchouillarde’' allait accuser un retard avant de se mettre au diapason de la Soul et du Funk, qui font malgré tout leur apparition en France dans les années 70 grâce à quelques pionniers et groupes.

En 81 et 82, quand les radios libres apparaissent, le Hip Hop se fait une place sur les ondes, DJ Dee Nasty anime une émission sur la radio Carbone 14.

Ce nouvel univers culturel importé des USA va trouver échos dans l'univers urbain français. En novembre 1982, le New York City Rap Tour, amène à Paris, à l’hippodrome de Pantin, puis au Bataclan et au Palace, Afrika Bambaataa, DST, Futura 2000, le Rock Steady Crew, Fab 5 Freddy, et bien d’autres encore, qui viennent performer en live. Cette tournée, parrainée par la radio Europe 1, permet à une génération de jeunes français de découvrir le Hip Hop. La danse sera l'élément le plus important de la genèse du Hip Hop français.

Bambaataa et la Zulu Nation joueront un rôle important dans l’arrivée et le développement du Hip Hop dans l’hexagone. Plus tard Queen Candy créera la Zulu Letter, le premier Fanzine Hip Hop. A la fin des années 80, la branche française de la Zulu Nation sera la plus importante après celle du Bronx, mais des problèmes internes au mouvement Hip Hop et l'acharnement des médias aura raison de la Zulu Nation en France.

En 1984, Dee Nasty sort le premier disque de rap français : "Panam City Rappin" un 6 titres mêlant sonorités rap et funk. Sur ce disque Dee Nasty produit, scratch et rap en français. La scène rap se limite alors à quelques individus tels que : Richy, Johny Go, Destroy Man et Lionel D, les premiers à rapper en français.

L’évolution du mouvement en France passe par la prise d’importance du Graffiti et du Tag. Le terrain vague de la Chapelle (entre les métros Stalingrad et la Chapelle sur la ligne 2) découvert par les BBC (Bad Boys Crew) composé des graffeurs Jay, Skki, Ash2 et Slaze, deviendra le lieu clef du mouvement Hip Hop qui se retrouvera fédéré autour des platines de Dee Nasty, DJ Jo ou encore DJ Max. C’est alors les débuts d’une scène rap française plus large, avec la formation de groupe tels que : Assassin, Timides et sans complexes, Nec + Ultra, NTM, IZB MC's, Lionel D, etc.

St Denis, en banlieue Nord de Paris, fut un pôle de développement considérable pour le Hip Hop, mais chaque ville faisait naître ses rappeurs et son crew ; Sarcelle, avec le Ministère Amer (Stomy B, Kenzy, Passi, Ghetch, Moda) et la Secte Abdulaï ; Vitry, Chatillon et les autres villes du sud de Paris avec le Mouvement Authentik. Les 18e et 19e arrondissements de Paris devinrent aussi des quartiers stratégiques pour le Hip Hop. Parallèlement, à Marseille, le posse B. Vice se forme, et le noyau dur du Hip Hop marseillais se met en place autour des anciens ; Chili, Shurik'n et le groupe lAM qui sortiront leur première cassette auto produite "Concepts" en 89.

En 1994, des structures se mettent en place, des labels indépendants se créent et des groupes commencent à s’autoproduire à l’image de La Cliqua et du label Arsenal Records. Des fanzines comme Get Busy, Down With This ou encore Yours voient le jour et sont distribués dans les boutiques Hip Hop. Quelques petites radios indépendantes diffusent du rap et promeuvent la scène underground en offrant des tranches horaires pour les émissions Hip Hop.

Durant ces années, la culture Hip Hop s'est répandue aux quatre coins de la France, attirant de plus en plus de jeunes. En intéressant davantage les maisons de disque, le rap français continuera alors son ascension en popularité au détriment de son intégrité, quelquefois jusqu'à sa sur commercialisation et son utilisation par les médias,

L’histoire continue de s’écrire

L’histoire du Hip Hop continue de s’écrire tous les jours, aux quatre coins du monde. Les jeunes hommes et femmes, bien inspirés du Bronx dans les années 70, ont donné naissance à un phénomène multiculturel mondial et universelle qui a lui-même révolutionné toutes les formes artistiques contemporaines (musique, danse, peinture).

Cet aperçu de l’histoire du Hip Hop, bien qu’assez complet, ne se veut pas exhaustif, et il ne pourrait de toute façon pas l’être, il n’a pour seul but que d’éclairer un peu l’histoire du mouvement Hip Hop.
Mais parler de l’histoire du Hip Hop c’est aussi faire hommage à ceux qui ont été les acteurs de cette culture depuis le début, ceux sans qui le paysage musical actuel ne ressemblerait en rien à ce qu’il est aujourd’hui, ceux qui n’ont jamais touché aucun salaire pour leur génie créatif, alors que de nos jours le rap brasse des millions de
dollars à travers le monde et permet à certaines personnes de vivre de leur passion : le Hip Hop.